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La DGA EV débute les essais en vol du radar RBE2 sur son Fokker 100

La DGA EV débute les essais en vol du radar RBE2 sur son Fokker 100

© DGA - Le Fokker 100 (ABE NG) de la DGA EV ici en vol.

© DGA - Le Fokker 100 (ABE NG) de la DGA EV ici en vol.

Réceptionné dans le courant de la fin de l'année 2016, le nouvel avion banc d'essais de nouvelle génération (ABE NG), le Fokker 100 n°290 de la Direction générale de l'armement Essais en vol (DGA EV), a déjà effectué des campagnes d'essais, notamment au profit du programme MRTT avec l'arrivée des A330 MRTT « Phénix » au sein de l'armée de l'Air. Mais son champ de compétence vient récemment de s'élargir avec de nouvelles expérimentations du radar RBE2 pour le Rafale.

En effet, selon nos informations, la DGA EV a réalisé le premier vol d’essais du radar RBE2 sur l’ABE NG le 18 janvier 2019. On nous explique que cette mission s'est tenue « dans le cadre d’une campagne destinée à qualifier certaines évolutions du RBE2 », notamment dans un contexte de brouillage provoqué par le système SPECTRA d'un autre Rafale engagé dans cette mission. Ces premières expérimentations ont pu avoir lieu grâce au soutien, entre autres, de l'EPIGE (Escadron de Programmation et d’Instruction de Guerre Electronique) du Centre d'expertise aériennes militaires (CEAM).

Avant de pouvoir conduire ces essais en vol, il a été nécessaire de mener de nombreuses modifications sur le Fokker 100 et de les valider lors d'essais au sol puis en vol. L'ensemble de ces essais se sont achevés fin 2018 et ont « permis de valider le fonctionnement opérationnel de l’ensemble, en accord avec le planning initialement prévu », nous précise-t-on. Outre l'intégration d'un radôme de Rafale sur l'appareil, il a aussi fallu intégrer un système de conditionnement et des outils informatiques qui permettent de capter et restituer les données collectées au cours des missions d'expérimentation. A titre d'exemple, l'industriel Thales a développé un logiciel qui permet de piloter la mise en oeuvre du radar RBE2 et qui est couplé aux autres systèmes embarqués sur le Fokker.

A titre d'information, le Fokker 100 acheté par la Direction générale de l'armement permet de mettre un terme aux essais en vol effectués avec les vieillissants Mystère 20. En effet, ces derniers souffraient d'un manque de performance face aux équipements actuels, d'un entretien trop complexe (un avion pour chaque expérimentation) et d'un âge avancé (45 ans en 2015) qui engendrait une faible disponibilité, des pannes, etc… Aujourd'hui, seuls deux Mystère 20 sont encore en service au sein de la DGA et oeuvrent principalement au profit des Unités de Management (UM) et de l'EPNER (École du personnel navigant d'essais et de réception).

Modifié par l'avionneur Sabena Technics, le Fokker 100 est considéré et décrit comme une plate-forme d'essais polyvalente destinée à tester les radars (RBE2), capteurs optroniques (OSF), les autodirecteurs (ASTER, METEOR et MICA), etc… Cet appareil dispose à son bord d'une installation d'essais et de mesure moderne qui doit lui permettre de se reconfigurer rapidement en vol afin de pouvoir répondre parfaitement aux contraintes des essais en vol.

Il emporte avec lui le radar RBE2 et l'OSF du Rafale sur la pointe avant, la nacelle de reconnaissance RECO-NG ou de désignation laser DAMOCLES en point ventral et les missiles air-air MICA IR/EM, METEOR ou la nacelle RAMSES NG sous voilure. Enfin à son bord, il abrite des systèmes comme l'IFF NG ou le MIDS NG (Multifunctional Information Distribution System), un composant de la Liaison L16.

Pour tester l'ensemble de ces systèmes, quatre configurations sont possibles : Une première dite en « lisse » avec son radôme d'origine et aucune charge externe, une seconde équipée du radar RBE2, une troisième avec le RBE2 et une nacelle en point ventral, ainsi qu'une quatrième et dernière avec le RBE2 et un emport sous voilure. A l'intérieur, cet ABE NG a été revu et dispose, entre autres, d'un poste de pilotage aménagé pour les essais, de quatre postes pour les opérateurs essais dans la cabine et de plusieurs baies qui sont utiles aux essais.

Aujourd'hui, le Fokker 100 est censé correspondre aux besoins de la DGA EV. En effet, il doit d'abord être un avion capable d'embarquer des systèmes modernes plus lourds et de produire une meilleure quantité d'énergie pour les faire fonctionner. En suivant, il doit aussi permettre de moderniser les méthodes de travail, d'accroître la productivité avec une baisse des coûts de mise en oeuvre de la flotte des avions bancs d'essais et d'augmenter le nombre de missions. Cet appareil doit conduire environ 150 vols d'essais par an.

La Direction générale de l'armement expliquait que le choix s'est porté sur un Fokker 100 car il s'agit d'abord d'un appareil fiable et rustique, équipé de moteurs récents et qui est d'une taille réduite pour libérer de la place sur les taxyway. Il dispose encore d'un soutien logistique pour vingt ans lors de la prononciation de sa mise en service au sein de la DGA EV, tandis que cette dernière à l'habitude d'utiliser des avions de ce type pour ses expérimentations en vol. Enfin, il était évidemment conforme aux différentes réglementations aéronautiques.