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Le drone nEUROn a terminé une nouvelle campagne d'essais en vol

Le drone nEUROn a terminé une nouvelle campagne d'essais en vol

© Dassault Aviation / A. Pecchi - Eté 2016 avec un Rafale Marine, le drone nEUROn réalise des essais à la mer afin d'étudier l'utilisation d'un drone de combat dans un contexte naval.

© Dassault Aviation / A. Pecchi - Eté 2016 avec un Rafale Marine, le drone nEUROn réalise des essais à la mer afin d'étudier l'utilisation d'un drone de combat dans un contexte naval.

EXCLUSIF !

Du 28 août au 31 octobre 2017, l'Unité de Management Avions de chasse et équipements (UM ACE) de la Direction Générale de l'Armement (DGA) a conduit une nouvelle campagne d'essais en vol («nEURON 2017»), la première pour 2017, avec le démonstrateur de drone européen de combat nEUROn.

Cette nouvelle campagne d'essais en vol, la cinquième depuis le premier vol du nEUROn en décembre 2012, avait pour objectif principal de poursuivre les études préliminaires menées en 2016 concernant les mesures «Low Observability» (LO). Lors de la précédente campagne, durant l'été 2016, des vols d'essais ont été réalisés dans le domaine de la SER, pour Surface Equivalente Radar (en anglais, RCS - Radar Cross Section), et de la signature infrarouge avec notamment la température des gaz à la sortie de la tuyère.

Mais cette campagne 2017 n'était pas uniquement une continuité de la précédente puisque de nouvelles problématiques ont été traitées avec, selon nos informations, «des études d’ouverture de domaine pour l'armements en soute». Cela a notamment permis, selon diverses sources concordantes, «de préparer l’emport d’une bombe guidée laser GBU-12 dans la soute» à la suite d'un vol qui a mesuré «l'ambiance vibratoire».

A la suite de cette phase, d'autres vols ont été menés afin de confronter le nEUROn face à un avion d'alerte avancée E-3F SDCA de la 36ème Escadre de commandement et de conduite aéroportée d'Avord, et face au Mirage 2000D n°501 de la DGA Essais en Vol (avion banc d'essais, ABE) équipé du radar RBE2/AESA.

En outre, au cours de cette deuxième période, le nEUROn a opéré avec dans sa soute une bombe guidée laser GBU-12. Ces premiers vols d'emport ont été menés, nous explique-t-on, avec la soute fermée et d'autres fois ouverte.

L'ensemble des ces essais en vol ont été dirigés par la DGA Essais en vol qui, grâce à ses moyens techniques, assurait la trajectographie du drone, les liaisons entre les différents intervenants, le contrôle de l'espace aérien ainsi que la coordination des vecteurs aériens engagés dans ces vols. Dassault Aviation était également et évidemment associé, ainsi que d'autres entités mobilisées dans ce programme.

Selon nos informations, après son premier vol et les multiples campagnes d'expérimentations en vol réalisées en France, mais aussi en Suède et en Italie, le drone nEUROn affiche à son compteur plus de 140 vols.

Bien que sa conduite ne soit pas encore véritablement fixée, le Service de l'Information Aéronautique (SIA) de la DGAC (Direction Général de l'Aviation Civile) annonce dans un supplément à l’AIP (SUP Air) qu'une seconde campagne «nEUROn 2017» doit avoir lieu du 06 novembre au 1er décembre 2017.

Pour rappel, le programme européen du nEUROn, qui a débuté en 2006, est le fruit d’une coopération européenne qui rassemble, outre la France avec Dassault Aviation comme maître d’œuvre, cinq pays partenaires et leurs industriels : l’Italie avec Alenia Aermacchi, la Suède avec Saab, l’Espagne avec Airbus Defence & Space, la Grèce avec HAI, et la Suisse avec Ruag. Cette coopération s'est concrétisée avec le premier vol du nEUROn qui a eu lieu à Istres, le 1er décembre 2012.

Ce démonstrateur de drone de combat, semblable au drone X-47B de l'US Navy, est équipé du réacteur Rolls-Royce Turbomeca Adour Mk. 951, aussi utilisé par les Jaguar, les Hawk, ou les T-45 Goshawk, suivant différentes versions. Le nEUROn mesure officiellement 9,20 mètres de long, pour une envergure de 12,50 mètres. Avec une masse à vide de 4 900kg, ou de 7 000kg au maximum, ce drone peut voler jusqu'à Mach 0.8, avec un plafond maximal de 14 000m. Il doit être capable d'emporter et de tirer deux bombes guidées laser de 250kg, et utilise un train d'atterrissage calqué sur celui en service sur les Mirage 2000 de l'Armée de l'Air française.