Le missile air-air METEOR est intégré sur Rafale

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La Direction Générale de l'Armement (DGA), en coopération avec Dassault Aviation, le missilier MBDA et l'industriel Thales, sont arrivés au terme de la campagne d'intégration du missile air-air longue portée METEOR sur le Rafale. Cette intégration a été effective le 06 avril 2017, lors du tir d'un quatrième et dernier missile METEOR depuis le Rafale B301, spécialement utilisé pour mener des expérimentations et des essais en vol, et équipé du radar RBE2-AESA de Thales.

Ce dernier tir s'est déroulé depuis la base aérienne 120 de Cazaux, où se trouve une implantation de la DGA Essai en Vol. Contrairement aux autres vols d'essais qui partent depuis la base aérienne 125 d'Istres-Le Tubé, le tir a eu lieu depuis la base girondine en raison de la nature des essais et des composants internes du missile (système pyrotechnique, etc…), qui demandent des installations adéquates pour cela.

A compter de ce jour, à la suite de l'intégration officielle du missile sur Rafale, c'est l'Armée de l'Air française qui va prendre la suite des essais en vol en attendant l'arrivée des premiers Rafale au standard F3-R, capable d'emporter et de tirer le METEOR.

Au cours de ces prochains mois, l'Armée de l'Air va avoir pour objectif de tester le missile dans des conditions opérationnelles, avec ses propres organismes, dont le CEAM (Centre d'Expertise Aérienne Militaire), et de coucher sur papier l'ensemble des procédures d'utilisation du METEOR, au sol pour les armuriers, mécaniciens, … comme en vol pour les pilotes et NOSA qui devront apprendre à connaître et maîtriser ce nouvel armement (capacités, enveloppe de tir, verrouillage, limites, portée efficace, etc…).

Pour rappel, de novembre 2012 à 2014, la DGA avait déjà procédé non pas au tir, mais à l'éjection de plusieurs METEOR depuis un Rafale afin de tester et d'observer le comportement du missile lors de sa séparation avec l'avion tireur lorsque celui-ci déclenche le tir, notamment afin d'éviter que le METEOR n'entre en contact avec l'appareil.

Plus tard, des tirs réels avaient eu lieu. Le premier s'était déroulé le 28 avril 2015, tandis que le troisième avait eu lieu le 21 mars 2016 (METEOR SS3 : «SS» pour «Safe Separation» et «3» pour le troisième tir).

Le missile air-air METEOR, conçu pour la mission de défense et de supériorité aérienne à très longue portée, est équipé d’un statoréacteur et est doté du mode «tire et oublie».

Grâce aux performances du radar RBE2 à antenne active équipant le Rafale (seul chasseur européen capable de mettre en oeuvre ce type de radar), il sera capable d’intercepter des cibles à très longues distances, en complément des actuels missiles MICA IR ou EM (InfraRouge ou ElectroMagnétique), utilisés aussi pour le combat et l’autodéfense.

Avec une vitesse de pointe de Mach 4, le METEOR dispose d'une portée de plus de 100 kilomètres. Toutefois, pour des raisons opérationnelles évidentes, la portée réelle du missile n'a jamais été divulguée.

Lancé en 2003, le METEOR est le résultat d'une coopération européenne entre l’Allemagne, l’Espagne, la France, l’Italie, le Royaume-Uni et la Suède.

Ce programme permet de faire travailler plusieurs entreprises européennes entres-elles autour d'un projet commun, comme MBDA-UK (UK = Royaume-Uni, maître d’œuvre industriel), aux côtés de MBDA-France, de MBDA-Italie, de Saab pour la Suède, de Bayern-Chemie pour l'Allemagne et enfin, de Inmize pour l'Espagne.

Le missile, actuellement en cours d'intégration sur certains avions de combat, sera capable d'être tiré par l'Eurofighter Typhoon (Royal Air Force, Luftwaffe, Ejército del Aire et Aeronautica Militare), par le JAS-39 Gripen (Force Aérienne Suédoise), par les Rafale (Armée de l'Air, Marine Nationale et export), et enfin, dans quelques années, par les F-35 Lightning II.