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Les Pays-Bas et la Belgique vont assurer à tour de rôle la permanence opérationnelle du Benelux

Les Pays-Bas et la Belgique vont assurer à tour de rôle la permanence opérationnelle du Benelux

© Composante Air - Formation de quatre F-16 belges et néerlandais, équipés de missiles air-air.

© Composante Air - Formation de quatre F-16 belges et néerlandais, équipés de missiles air-air.

Depuis plus d'une dizaine d'années maintenant, les pays européens ont établi une permanence opérationnelle, 24h/24 et 7j/7, afin d'assurer la protection et l'intégrité de leur propre espace aérien national.

Toutefois, chez certaines forces aériennes, la tenue de ce dispositif encore aujourd'hui nécessaire, pose problème en raison des coûts qui sont liés, et de l'engagement permanent d'aviateurs qui se consacrent à cette tâche.

C'est donc dans ce cadre là que les Pays-Bas et la Belgique, associés au Luxembourg, viennent d'apposer les dernières signatures, ce 21 décembre 2016, sur le traité Renegade, qui doit assurer la protection mutuelle de leur espace aérien.

Les signatures ont été réalisées par les «commandants des forces aériennes belge et néerlandaise ainsi que l'ambassadeur du Luxembourg», selon le Ministère belge de la Défense.

La Défense belge explique que cet accord technique prévoit qu'à tour de rôle, deux F-16AM de la Force Aérienne Royale Néerlandaise ou de la Composante Air assurent la protection de l'espace aérien des pays du Benelux : Belgique, Pays-Bas, et Luxembourg, dépourvu de force aérienne.

Ce traité, qui est discuté depuis déjà plusieurs années et dont la majorité des modalités avaient déjà été signées il y a plusieurs mois, vient d'entrer en vigueur ce 1er janvier 2017.

«À partir de cette date, les Pays-Bas et la Belgique alterneront deux de leurs chasseurs qui seront chargés de surveiller l'intégralité de l'espace aérien du Benelux», ajoute le communiqué belge, contrairement aux quatre chasseurs il y a encore quelques jours.

Le Ministre de la Défense Steven Vandeput a déclaré que «cet accord contre une menace aérienne est certainement révolutionnaire».

«Il est nouveau que nous autorisions en tant que nation à un avion étranger à opérer au-dessus de notre pays. Bien que cela se fera sous la responsabilité des autorités nationales, il sera possible que des F-16 néerlandais nous protègent en cas de menace dans notre espace aérien», a-t-il aussi ajouté.

Par cette déclaration, il faut comprendre qu'un F-16AM néerlandais aura la capacité, si l'ordre lui est donné, d'abattre un aéronef hostile qui se trouve au sein de l'espace aérien belge, et inversement. 

Avec les importantes coupes budgétaires dans les forces armées au cours de ces dernières années, les Pays-Bas et la Belgique ont du mal (tout comme d'autres pays européens, la France compris) a tenir l'ensemble de leur engagement militaire.

Cette permanence opérationnelle (ou Quick Reaction Alert, QRA) alternée permettra «l'économie de moyens et de pilotes pour les deux forces aériennes», explique-t-on du côté des forces armées belges.

Outre l'avantage certain, aujourd'hui, de l'utilisation du même chasseur et sans doute aussi demain avec l'arrivée du F-35 Lightning II, ce traité «signifie également que nous pourrons libérer des avions pour l'entraînement ou pour un engagement international si nécessaire», rappelle M. Vandeput.

Cette permanence sera assurée, comme pour l'opération Baltic Air Policing, pendant quatre mois. Actuellement, ce sont deux F-16AM de la Composante Air qui ont pris en charge cette mission. A compter du 10 mai 2016, la Force Aérienne Royale Danoise engagera pour la première fois ses deux F-16AM.

Ce n'est pas la première fois que Bruxelles et Amsterdam opèrent de cette façon, à tour de rôle.

En effet, afin de limiter les coûts, la fatigue des aviateurs, et l'usure des appareils, le déploiement d'un détachement aérien belge et néerlandais au Levant au sein de la coalition internationale Inherent Resolve se fait lui-aussi à tour de rôle.