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La situation de trois aviateurs espagnols est relativement trouble après le crash de leur hélicoptère

La situation de trois aviateurs espagnols est relativement trouble après le crash de leur hélicoptère

Photo : (c) Ejercito del Aire - Un hélicoptère Super Puma de l'ALA 48 pour les missions SAR.
Photo : (c) Ejercito del Aire - Un hélicoptère Super Puma de l'ALA 48 pour les missions SAR.

Jeudi 22 Octobre 2015, un hélicoptère Super Puma AS332 de l'Ejército del Aire (armée de l'air espagnole) s'est abîmé dans l'Océan Atlantique, aux larges des côtes du Sahara Occidental, avec trois aviateurs à son bord. L'équipage, qui revenait d'une mission de formation de deux semaines au profit des forces armées sénégalaises, avait réalisé un «stop» à Nouadibou, en Mauritanie, aux alentours de 13h15 heure locale, et devait par la suite rejoindre l'aéroport de Gran Canaria, vers 16h45, situé dans les îles Canaries.

Cependant, l'hélicoptère, appartenant au 802 Escuadrón, et spécialisé dans les missions Search And Rescue (SAR - Recherche et Sauvetage, en français) s'est abîmé dans l'Océan Atlantique durant son vol retour, aux larges des côtes marocaines. Un F/A-18 Hornet espagnol a alors rejoint la zone de l'accident où émettait la balise de détresse qui s'est déclenchée lors de l'accident afin de repérer précisément le lieu du crash.

Après une demande de l'Espagne, le Maroc avait alors dépêché un hélicoptère Super Puma SAR des Forces Aériennes Royales marocaines afin de rechercher et de récupérer les trois aviateurs espagnols. Le Maroc a alors indiqué, quelques heures après le crash, que ces derniers auraient été récupérés par un bateau de pêche qui se trouvait à proximité après que les militaires se soient signalés avec l'aide de fusées de détresse depuis un radeau de sauvetage.

Sauf qu'il n'en est rien. En effet, et contrairement à ce qui a pu être expliqué précédemment, et notamment le jour même de l'accident, par les forces armées marocaines et par le Ministère espagnol de la Défense, les aviateurs n'ont jamais été récupérés sains et saufs, et leur situation, à ce jour, et toujours dans le (très grand) flou.

En effet, le Ministre de la Défense a annoncé que des recherches ont été lancées par les forces armées espagnoles afin de retrouver l'épave de l'hélicoptère. Celles-ci déploiement un bâtiment de sa marine, le «El Camino Español» (A-05), équipé notamment d'un petit sous-marin qui sonde la zone où le contact radar et radio a été perdu, deux hélicoptères Super Puma, ainsi qu'un avion de transport CASA CN-235 qui survole une zone large de 20 par 20km et une seconde de 400 par 60km à l'Ouest du Sahara Occidental. La première zone correspond au lieu de l'accident, alors que la seconde correspond à la recherche du soit-disant bateau de pêche, qui aurait pu récupérer les militaires. Le Maroc a aussi déployé des moyens aériens, dont la nature n'a pas été précisée.

Quoi qu'il en soit, si les recherches se poursuivent pour retrouver l'épave du Super Puma et les trois aviateurs espagnols, il reste des questions plutôt troubles, et sans réponse.

En effet, le bateau de pêche marocain, qui a annoncé avoir récupéré les trois militaires, était censé rentrer au port de Dakhla, au Sahara Occidental, vers 04h00 du matin (heure locale). Sauf que ce bateau... n'est jamais arrivé. Où est passé ce navire marocain ? A-t-il malheureusement coulé en mer à la suite d'un problème ? Aurait-il rejoint un autre port, avec à son bord les trois militaires, afin de les garder en captivité pour exiger une rançon auprès du Ministère espagnol de la Défense ?

Ensuite, une deuxième question demeure également. L'épave de l'hélicoptère aurait été remorquée pendant quelques temps par un navire hollandais. Mais ce dernier, et selon le Ministère de la Défense, n'aurait pas réussi à le remorquer pendant plus de temps, et l'hélicoptère aurait coulé par 40 mètres de profondeur. L'équipage du navire aurait alors indiqué aux autorités espagnoles que la cabine de l'hélicoptère était vide.

A ce jour, alors qu'une petite crise diplomatique a éclaté entre Rabat et Madrid à la suite de ces informations non-vérifiées, et pour résumer la situation, la première déclaration, au début par les forces armées marocaines, et par la suite, par le Ministère espagnol de la Défense, dans un communiqué de presse, que les aviateurs espagnols avaient été retrouvés et sauvés, s'est avérée fausse.

Leur situation est aujourd'hui inconnue, et le Ministère ne sait pas si l'équipage a été repêché par ce mystérieux bateau de pêche marocain, si ils sont à la dérive en mer dans un radeau de survie, ou si ils sont décédés dans l'accident.

Le Ministère espagnol de la Défense a indiqué que qu'il «continuait [les opérations de recherche, NDLR] dans la mesure du possible et que toutes les hypothèses sont ouvertes». Pedro Morenés, le Ministre espagnol de la Défense, s'est déplacé à Gando (Gran Canaria), afin de coordonner les opérations de secours et de s'entretenir avec les familles.