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Yémen : Un F-16C marocain a été abattu lors d'une mission

Yémen : Un F-16C marocain a été abattu lors d'une mission

Yémen : Un F-16C marocain a été abattu lors d'une mission

Photo : Via Twitter - La dérive du F-16C marocain qui s'est écrasé au Yémen.

Au Yémen, en Septembre 2014, la rébellion houthiste a pris le contrôle de la capitale du Yémen, Sanaa, afin de contester un projet de Constitution sur un Etat fédéral qui lui priverait son fief dans le Nord du pays, et donc, un accès direct à la mer. A ce moment là, lors de la capture de la capitale, le président yéménite au pouvoir Rabbo Mansour Hadi a alors pris la décision de fuir la ville et de s'installer à Aden, au Sud du pays.

Cependant, cette rébellion, soutenue par des unités militaires qui sont fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh et qu'elle avait combattu en 2012, a fortement progressé vers le Sud du Yémen et est arrivée aux portes de ville d'Aden, où des combats font rages entre les forces loyalistes et les rebelles. Le Président au pouvoir, qui a du changer d'emplacement pour des raisons de sécurité, avec notamment le survol de son palais à deux reprises par des avions de chasse, a lancé un appel à l'aide à ses puissants alliés de la région.

Cet appel a été très bien entendu par l'Arabie Saoudite, qui ne veut absolument pas voir les milices chiites, soutenues par l'Iran, contrôler une rive du détroit stratégique de Bab el-Mandeb, qui fait la jonction entre la Mer Rouge et le Golfe d’Aden.

Selon l'ambassadeur de l'Arabie Saoudite aux Etats-Unis, cette opération militaire avait pour objectif de "défendre le gouvernement légitime du Yémen et d'empêcher le mouvement radical houthiste de prendre le contrôle du pays". Par ailleurs, cette même autorité a indiqué que la milice houthiste "contrôle ou pourrait contrôler des missiles balistiques, des armes lourdes et une force aérienne. Je ne me rappelle aucune autre situation dans l’histoire où une milice dispose d’une force aérienne. C’est donc une situation très dangereuse".

C'est donc dans ce cadre là que l'Arabie Saoudite a monté une coalition militaire afin de soutenir l'actuel Président Rabbo Mansour Hadi, qui a du mal à faire face à cette rébellion houthiste (d’obédience zaïdite, qui est une branche du chiisme). Les premières frappes de cette coalition, ralliée sous le nom "Decisive Storm" (Tempête Décisive), ont été effectuées dans la nuit du Mercredi 25 au Jeudi 26 Mars. Dès les premiers jours de cette opération, la coalition a compté dans ses rangs l'Egypte, la Jordanie, le Soudan, le Maroc, le Qatar, le Koweït, Bahreïn, ainsi que les Emirats Arabes Unis.

Un mois plus tard, l'Arabie Saoudite a annoncé que la phase consacrée à cette campagne aérienne venait de s'achever, et que les autorités allaient se concentrer sur une phase politique. En effet, cette nouvelle phase, appelée "Restaurer l'espoir", vise à engager une reprise du processus politique au Yémen, avec l'envoi d'une aide humanitaire et avec une lutte contre le terrorisme.

Cependant, il semblerait que les frappes aériennes menées contre les positions des milices houthistes aient continué avec la même intensité que pendant la première phase de cette opération. A titre d'exemple, pas moins de cent-trente frappes ont été menées au-dessus du territoire yéménite par les chasseurs-bombardiers de la coalition arabe.

C'est d'ailleurs au cours d'un de ces raids aériens qu'un F-16C Block 52 de la Force Aérienne Royale Marocaine s'est écrasé dans la province de Saada, située au Nord-Ouest du Yémen, et jouxtant avec la frontière saoudienne.

Selon le communiqué officiel publié par le Ministère marocain de la Défense, la coalition a perdu le contact avec l'appareil le Dimanche 10 Mai, aux alentours de 18h00, heure locale. L'ailler marocain de la patrouille a indiqué ne pas avoir vu si le pilote de chasse s'est éjecté de l'appareil, ou non. C'est pourquoi, des recherches et des investigations ont été lancées par les forces de la coalition afin de retrouver le lieu exact de l'accident et de secourir le pilote marocain.

Malheureusement, au cours de la journée du Lundi 11 Mai, la rébellion chiite des Houthis a affirmé avoir abattu le F-16C marocain et avoir retrouvé le corps du pilote aux abords de la carcasse de l'appareil. Par la suite, toujours dans la même journée, les chaînes d'informations houthistes ont indiqué que le F-16C aurait été abattu par des tirs anti-aériens provenant d'une DCA. Etant donné que l'appareil n'est pas accessible aux enquêteurs, il est difficile de vérifier cette information. Cependant, si le chasseur marocain avait été victime d'une défaillance technique, le pilote aurait pu avoir le temps de prévenir son équipier, et peut être même de s'éjecter, ce qui n'est pas le cas ici.

Le F-16C qui s'est écrasé ici porte le "tail number" 08-8008 et a été livré entre 2010 et 2011. Le Maroc, qui participe à cette coalition avec le déploiement de six F-16C, met en oeuvre une flotte de seize F-16C (monoplaces) et huit F-16D (biplaces).