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Irak : Les pilotes de chasse français doivent voler plus haut pour éviter d'être verrouillés par des missiles sol-air

Irak : Les pilotes de chasse français doivent voler plus haut pour éviter d'être verrouillés par des missiles sol-air

Irak : Les pilotes de chasse français doivent voler plus haut pour éviter d'être verrouillés par des missiles sol-air

Photo : (c) EMA - Un Mirage 2000D équipé d'une GBU-24, en Jordanie.

Depuis le Vendredi 28 Novembre, afin de renforcer son dispositif militaire dans le cadre de l'opération Chammal, la France déploie six Mirage 2000D sur la base aérienne de Prince Hassan, en Jordanie. Très peu d'informations sont disponibles sur ce détachement français, et peu de choses sont rendues publiques, à la demande des autorités jordaniennes.

Cependant, avec le déplacement du Ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian en Jordanie Samedi 18 Avril, afin de rencontrer les 250 aviateurs français déployés sur place, on a pu en apprendre un peu plus sur cet engagement discret, et en particulier par l'article (exclusif, à lire ici) du journal Le Parisien, qui a eu l'opportunité de réaliser un (rare) reportage sur place.

Interviewé, un pilote de chasse décrit les jihadistes de l'Etat Islamique comme des individus "relativement coriaces", avec "d'étonnantes capacités d'adaptation" face aux frappes de la coalition internationale, emmenée par les Etats-Unis. Dans ce type de conflit, les ennemis au sol comprennent vite les faiblesses de l'arme aérienne. Ils camouflent leurs véhicules avec de la boue pour réduire leur signature infrarouge, ils se mélangent à la population, effectuent des tirs depuis des zones où vivent des civils, et utilisent des bâtiments civils comme quartier.

En six de mois de présence au-dessus du territoire irakien, toujours selon l'article du Parisien, les six Mirage 2000D ont effectué 400 sorties environ, et ont réalisé une centaine de frappes. Les missions durent en moyenne cinq heures, et "les patrouilles sortent environ six jours sur sept".

Lors de ces missions, un personnel naviguant raconte à la journaliste que "souvent, les cibles sont petites", puisque la majorité des positions ciblées sont des pick-up, ou des blindés récupérés dans les rangs des forces armées irakiennes lors de ses défaites. "La semaine dernière", une bombe air-sol "d'une tonne a été larguée sur un axe de circulation de l'EI quelque part dans le centre de l'Irak", peut-on lire dans l'article. Cette information est à mettre en parallèle avec la photo (Voir ci-dessus) d'un Mirage 2000D emportant une GBU-24, et diffusée lors du point de situation le 16 Avril dernier. Cette bombe guidée laser est utilisée pour des infrastructures importantes, de grande taille, solides, et avec une épaisse couche de béton.

Mais l'information que l'on remarque le plus à la lecture de ce reportage arrive lorsque la journaliste et les aviateurs échangent au sujet des menaces sol-air. En effet, après la capture d'un pilote de chasse jordanien qui s'est écrasé en Syrie, et qui a été brûlé vif dans une cage par l'Etat Islamique, un pilote indique qu'ils ont "toujours ce drame en tête" et qu'ils "redoublent de vigilance dans les parties cruciales du vol". La journaliste écrit que "la voix de l'un deux se serre lorsqu'il évoque les missiles sol-air SA7 que lancent parfois les hommes de Daech".

Cette situation oblige les pilotes à voler à une altitude plus élevée que d'habitude. Un pilote raconte que pour éviter d'être verrouillé par un missile sol-air, cela les "oblige à voler à très haute altitude" et à faire "deux fois plus attention".