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Defens'Aero
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Les E-3F SDCA français seront équipés d'une liaison de données tactiques satellitaire

Les E-3F SDCA français seront équipés d'une liaison de données tactiques satellitaire

© A. Jeuland / Armée de l'Air - Un E-3F SDCA de l'Escadron de Détection et Contrôle Aéroportés (EDCA) 36 «Berry».

© A. Jeuland / Armée de l'Air - Un E-3F SDCA de l'Escadron de Détection et Contrôle Aéroportés (EDCA) 36 «Berry».

Dans un communiqué de presse publié le 17 novembre 2017, la Direction Générale de l'Armement (DGA) a annoncé qu'elle venait de lancer «l’intégration d’une liaison de données tactiques par satellite» sur les quatre E-3F SDCA (Système de détection et de commandement aéroporté) de l'Escadron de Détection et Contrôle Aéroportés (EDCA) 36 «Berry».

En effet, la DGA explique ce nouveau système viendra s'intègre «en complément des capacités satellitaires existantes», et qu'il «permettra d’échanger en vol depuis un théâtre d’opération une situation tactique avec des centres de commandement situés à longue distance, hors de portée radio mais connectés à des réseaux IP (Internet Protocol) sécurisés». «Les données seront échangées sous forme de messages au format Liaison 16 (JREAP-C), via une liaison Inmarsat 4», précise-t-elle.

Du côté de Defens'Aero, on nous affirme «qu'il est ici question d’étendre la portée de la classique Liaison L16 en la transposant sur une liaison satellitaire. L’Inmarsat 4 est une liaison satellitaire que l'on rencontre sur tous les avions civil. C’est notamment avec celle-ci que l'on peut se connecter à Internet».

L'ensemble de cette modernisation se fera dans les ateliers d'Air France Industries KLM Engineering & Maintenance, avec le soutien des ingénieurs de Boeing. Pour ne pas bloquer les E-3F, utilisés sur en métropole et en opérations extérieures (Europe de l'est, Moyen-Orient, …), le chantier se tiendra «à l’occasion des visites de maintenance majeure des appareils», entre 2018 et 2020 selon la DGA.

Dans le détail, ces travaux verront l'installation «de nouveaux terminaux informatiques sur les consoles du système de mission pour la mise en œuvre de cette messagerie, ouvrant la voie à de futures évolutions capacitaires» pour les avions de la base aérienne 702 d'Avord.

Pour rappel, le 19 juillet 2017, la DGA a annoncé avoir «notifié le 12 juillet 2017 à Air France Industries le marché de rénovation de l’avionique des quatre avions SDCA» de l'Armée de l'Air. La modernisation de ces appareils d'alerte avancée permettra «de traiter les obsolescences de leur avionique et d’améliorer leur fiabilité tout en réduisant le coût du soutien», expliquait alors la DGA.

«Dans le poste de pilotage la planche de bord, actuellement équipée d’indicateurs analogiques, sera remplacée par un 'glass cockpit' doté de 5 écrans multifonctions. Ceci permettra de passer à un équipage de conduite réduit de 4 à 3 personnes disposant de toutes les fonctionnalités requises pour voler en sécurité dans les espaces aériens civils en tout point du globe», détaillait-elle.

Cette nouvelle phase de modernisation va permettre de porter les AWACS français à un niveau de configuration très proche des AWACS de l'US Air Force et de l'OTAN puisque ces rénovations sont presque les mêmes que celles qui ont été apportées dans les autres AWACS. Selon nos informations, cette «rénovation vise aussi surtout à répondre à l'évolution de la réglementation aérienne civile afin que l'E-3F conserve sa capacité à intégrer n'importe quel espace aérien sans restrictions».

Si tout se déroule comme prévu, la livraison du premier E-3F avec son avionique rénovée «est attendue en 2022», alors que la flotte française doit rester au service actif jusqu’en 2035 au moins et que son entretien sera assuré pendant sept ans par Air France KLM.

En 2010, la France a signé un contrat de 466 millions de dollars avec l'avionneur américain Boeing afin que celui-ci modernise la flotte des quatre E-3F Sentry AWACS de l'Armée de l'Air.

Cette modernisation à mi-vie (Mid-Life Update, MLU) comprend le remplacement du calculateur de mission et des dix consoles opérateurs par un système informatique plus performant avec l’ajout de quatre consoles supplémentaires. Le système électrique a été également modifié pour alimenter tous ces nouveaux équipements. De plus, un nouvel interrogateur IFF (identification ami-ennemi) a aussi été installé. De ce fait, les AWACS français sont portés au standard Block 40/45, pratiquement le même que celui qui est actuellement en vigueur sur les AWACS de l'US Air Force.

Par ailleurs, l'Armée de l'Air affirmait que «prononcée le 17 avril 2016, la mise en service opérationnel de ce nouvel avion a permis l’envoi d’un E-3F dès le lendemain vers le théâtre d’opération irakien dans le cadre de l’opération Chammal».

En effet, les quatre E-3F AWACS, leurs équipages et les aviateurs qui les entretiennent au sol sont fortement sollicités tout au long de l'année pour des opérations au-dessus de territoire national avec la posture permanente de sûreté aérienne, ou dans le cadre des opérations extérieures avec, entre autres, des missions de surveillance dans le ciel ukrainien et des pays baltes (missions de «réassurance» au profit des pays de l'Est) et dans le ciel irakien et syrien, depuis la base aérienne d'Al Udeid, au Qatar.