Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Defens'Aero
Defens'Aero
Menu
La DGA a effectué le premier tir du missile anti-navire léger

La DGA a effectué le premier tir du missile anti-navire léger

© MBD - Image de synthèse du tir de l'ANL par un hélicoptère Panther.

© MBD - Image de synthèse du tir de l'ANL par un hélicoptère Panther.

Dans un communiqué de presse publié le 04 juillet 2017, la Direction Générale de l'Armement (DGA) et le missilier MBDA ont annoncé avoir procédé au premier tir du missile air-mer anti-navire léger (ANL).

L'agence française précise que ce tir s'est déroulé «avec succès» lors d'un vol qui s'est tenu «le 21 juin 2017 sur le site Méditerranée du centre DGA Essais de missiles», au large de l'île du Levant, près de Hyères (Var).

«Il a été réalisé à partir d’un hélicoptère banc d’essai de type Panther de DGA Essais en vol», est-il ajouté.

De son côté, Franck Bastart, chef du programme ANL/Sea Venom chez le missilier MBDA, affirme que «ce premier tir est un succès total et un moment de fierté pour l’entreprise et tous ceux qui sont impliqués dans le projet. Quand l’ANL/Sea Venom entrera en service, il apportera une avancée majeure aux capacités d’engagement des armées française et britannique».

«Bien qu’il s’agissait du premier tir, ce n’était en aucun cas un tir de précaution. Le système a été poussé aux limites de sa portée – une étape audacieuse montrant notre confiance dans la maturité de la conception et faisant de cette réussite, un succès d’autant plus gratifiant. Le prochain tir consistera à évaluer la capacité homme dans la boucle du système», précise Paul Goodwin, directeur adjoint du programme ANL/Sea Venom.

© DGA Essais en vol - Premier tir de l'ANL/Sea Venom depuis un hélicoptère Panther de la DGA.

© DGA Essais en vol - Premier tir de l'ANL/Sea Venom depuis un hélicoptère Panther de la DGA.

Le projet du missile air-mer ANL/Sea Venom a été lancé le 26 mars 2014, conjointement entre la France avec la DGA et le Royaume-Uni avec DE&S (Defence Equipment and Support), dans le cadre de l'accord intergouvernemental «One Complex Weapon», mis en place avec le traité de Lancaster House, signé en 2010.

Ce missile est destiné, lors de sa mise en service au sein des forces armées françaises et anglaises, à remplacer, respectivement, les missiles AS15TT et Sea Skua et est complémentaire du missile air-mer Exocet.

Il sera monté sur les hélicoptères AW159 Wildcat de la Royal Navy. En France, c'est le futur hélicoptère HIL (Hélicoptère Interarmées Léger, basé sur le H160) qui se chargera de mettre en oeuvre cet armement au sein de la Marine Nationale. Toutefois, son intégration semble être possible sur les NH-90NFH Caïman ainsi que sur les Panther actuellement en service.

La DGA explique que l'ANL/Sea Venom permettra de «lutter contre un large panel de menaces de surface, depuis les vedettes rapides et manoeuvrantes jusqu’aux corvettes, y compris en environnement côtier».

Le missile sera particulièrement utilisé pour des missions de lutte contre la piraterie, le narcotrafic, le terrorisme ou lors d'une crise localisée. Son utilisation sera efficace contre les embarcations «de petites tailles, très rapides et très maniables [qui rendent] ainsi toute intervention délicate en particulier près des côtes».

Avec un poids de 110kg, d'une longueur de 2,50 mètres et d'un diamètre de 200mm, ce missile subsonique dispose à la fois du mode «tir et oubli» avec un autodirecteur infrarouge et de la capacité «homme dans la boucle», ce qui permet «de maîtriser le tir jusqu’à l’impact sur la cible».

En octobre 2014, Nicolas Duchesne, manager missile anti-navire léger à la DGA, expliquait alors que «l’opérateur en charge du tir reçoit sur son écran de contrôle le retour image de ce que voit le missile. Il peut ainsi, pendant le vol, désigner une nouvelle cible ou choisir de frapper une zone particulière du navire, comme le gouvernail par exemple, afin de le neutraliser sans le détruire totalement. Il peut également annuler le tir si nécessaire, le missile tombera alors à l’eau».

Cela permet notamment «d’adapter les prises de décisions en temps réel, pour une réponse mesurée et graduelle limitant ainsi les dommages collatéraux».

En outre, le missile dispose aussi d'une «liaison de données bidirectionnelles» qui permet l'envoi en temps réel de données depuis l'hélicoptère-tireur vers le missile, et réciproquement.