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Un pilote de chasse suisse poursuivi pour s'être éjecté de son F/A-18D Hornet

Un pilote de chasse suisse poursuivi pour s'être éjecté de son F/A-18D Hornet

© Forces aériennes suisses - Un F/A-18D Hornet en vol au-dessus des montagnes enneigées suisses.

© Forces aériennes suisses - Un F/A-18D Hornet en vol au-dessus des montagnes enneigées suisses.

Le 14 octobre 2015, alors qu'il effectuait une mission d'entraînement avec deux F-5E Tiger II dans le secteur d’entraînement EUC 25 commun à la Suisse et à la France, un pilote de chasse de F/A-18D Hornet des Forces Aériennes Suisses a été contraint de s'éjecter non loin de le commune de Glamondans (Doubs).

Un an et demi plus tard, la commission d'enquête mise en place à la suite de cet accident vient de rendre public son rapport dans un communiqué de presse publié le 13 juin 2017.

Ce rapport conclu que «la perte de l’avion est due au fait que le pilote s’est éjecté sans avoir appliqué les mesures d’urgence requises en cas de décrochage dans le réacteur et qu’il n’a pas, ou pas correctement, effectué la manoeuvre prescrite en cas de mouvement de lacet et de roulis involontaire de l’avion».

L'expertise technique de la commission explique que le décrochage du réacteur gauche et, par la suite, que la «perte de la stabilité de l’assiette de vol» trouvent leur origine dans «une combinaison de différents facteurs» : «Vol à des vitesses très basses et des angles d’attaque élevés», ainsi que des «manœuvres agressives avec changements rapides de l’angle d’attaque et mouvements brusques de la poignée de puissance».

De son côté l'expertise aéronautique affirme que «le pilote a toutefois omis d’effectuer les procédures d’urgence prescrites» et que «que l’avion aurait encore pu être sauvé aussi bien au moment où le décrochage s’est produit dans le réacteur gauche qu’au moment du déclenchement du siège éjectable».

«La perte de puissance induite par le décrochage dans le réacteur gauche a bel et bien été signalée sur l’écran des données réacteur dans le cockpit. L’alarme réacteur n’a toutefois été donnée activement au pilote qu’avec 24 secondes de retard», est-il également précisé.

Toutefois, ce dysfonctionnement est décrit comme «n’étant pas une cause directe du crash». Cette affirmation est justifiée par le fait que «le pilote aurait pu rétablir une assiette de vol stable entre la survenance du décrochage (…) et le déclenchement du siège éjectable».

Au terme de cette enquête, le juge d'instruction «retient l’existence d’au moins un soupçon d’infraction de violation de l’art. 72 CPM (inobservation des prescriptions de service) et de l’art. 73 CPM (abus et dilapidation du matériel) à l’encontre du pilote du F/A-18».

Dans ce contexte, le juge d’instruction en charge de l'affaire a demandé l’ouverture d’une enquête ordinaire, qui a été approuvée par «le divisionnaire Bernhard Müller, chef de l’Engagement des Forces aériennes et remplaçant du commandant».

A titre d'information, le pilote de chasse concerné par l'affaire est pilote de carrière depuis 1999 et vole sur Hornet depuis 2006. Il détient plus de 3 000 heures de vol, dont près de 1 000 sur F/A-18 Hornet, ainsi que plus de 4 600 atterrissages.