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Un mécanicien accusé de sabotage contre un ravitailleur C-135 encourt de la prison

Un mécanicien accusé de sabotage contre un ravitailleur C-135 encourt de la prison

© G. Martel / Armée de l'Air - Un ravitailleur KC-135R du GRV 2/91 «Bretagne» suivi par un Mirage 2000N et un Rafale B.

© G. Martel / Armée de l'Air - Un ravitailleur KC-135R du GRV 2/91 «Bretagne» suivi par un Mirage 2000N et un Rafale B.

Il y a maintenant un an, le 12 mai 2016, dans les hangars de maintenance de l'entreprise Sabena Technics sur l'aéroport de Nîmes-Garons, un mécanicien coupait près de 180 fils électriques d'un avion de ravitaillement en vol KC-135RG du Groupe de Ravitaillement en Vol 2/91 «Bretagne».

A cette époque, dans un contexte de menace terroriste forte (et encore aujourd'hui), les faits avaient été pris très au sérieux par le Ministère des Armées (alors Ministère de la Défense) et par l'entreprise qui l'embauchait.

Mais cette hypothèse, explique France 3 Occitanie, avait été très vite abandonnée après les résultats préliminaires de l'enquête effectuée par la section de recherches de la gendarmerie de l'Air.

L'auteur des faits, âgé de 33 ans, a été trahi par les caméras de surveillance installée au sein des installations aéroportuaires. Alors qu'il a d'abord nié les faits devant les enquêteurs pendant un an, l'individu a depuis reconnu avoir causé ces dégradations. 

Ce 15 mai 2017, il était présenté devant la chambre militaire du tribunal correctionnel de Marseille pour «atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation et destruction de matériel militaire».

«J'étais très en colère après un mail de mon DRH […] alors j'ai coupé des fils, j'ai coupé des fils, j'ai coupé des fils. J'avais perdu le contrôle dans mon cerveau», a-t-il expliqué lors de cette audience.

L'ex-salarié de Sabena Technics, licencié depuis, a justifié son geste en raison du refus par l'employeur de lui accorder une «formation très pointue en matière de radiographie des avions», toujours selon France 3 Occitanie.

«J'étais dans un état second, […] dans ma bulle. J'ai fait cette grosse bêtise, je ne me suis pas rendu compte», a-t-il tenté de se justifier. Enfin, l'individu rapporte également «des problèmes personnels et des propos racistes de ses collègues», selon 20 Minutes Montpellier.

L'avocat de l'Etat français, M. Bruno Lombard, a réclamé 50 000 euros de dommages et intérêts tandis que l'avocat de Sabena Technics demande lui 231 000 euros pour les mêmes motifs.

Du côté de la défense, l'avocat du présumé coupable a déclaré que son client «n'est pas un terroriste, ce n'est pas un saboteur, il a eu un moment de haine».

Au terme de l'audience, le procureur a requis «trois ans de prison, dont deux avec sursis pour entrave au fonctionnement de matériel militaire en vue de nuire à la défense nationale». Le tribunal rendra son verdict final dans un mois, le 19 juin 2017.

A l'époque des faits, les réparations sur le ravitailleur endommagé avaient duré un mois, prolongeant ainsi son indisponibilité.

De plus, en raison du contexte terroriste, deux autres KC-135RG avaient dû être cloués au sol afin de les inspecter entièrement pour voir ci des dégradations n'avaient pas été portées contre ces appareils.

Outre les conséquences économiques, cet acte a aussi eu des conséquences directes contre les activités aériennes du GRV 2/91 «Bretagne», escadron des Forces Aériennes Stratégiques.

Les ravitailleurs français sont victimes d'une faible disponibilité, et doivent assurer au quotidien des missions opérationnelles (Sahel, Libye, Levant et composante nucléaire), ainsi que l'entraînement et la formation de ses propres équipages navigants et celui des escadrons Chasse.