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Irak : Un A-10 Thunderbolt II atterrit en urgence sur une base aérienne qui n'était pas sécurisée

Irak : Un A-10 Thunderbolt II atterrit en urgence sur une base aérienne qui n'était pas sécurisée

Irak : Un A-10 Thunderbolt II atterrit en urgence sur une base aérienne qui n'était pas sécurisée

Photo : (c) USAF - Des mécaniciens réparent l'A-10 qui a atterri en urgence en Irak.

Le 24 Novembre 2014, l'US Central Command (US CentCom) a publié un succinct communiqué dans lequel il déclarait que "plusieurs A-10 Thunderbolt II" étaient arrivés au Moyen-Orient, entre le Lundi 17 et le Vendredi 21 Novembre. Les appareils, les pilotes, ainsi que le personnel au sol, qui sont issus du 122nd Fighter Wing, habituellement stationné sur la base aérienne de Fort Wayne, dans l'Indiana, ont depuis été intégrés au sein du 332nd Air Expeditionary Group.

Si la communication officielle n'a pas donné la base aérienne où les appareils sont stationnés, et a bien précisé que les aviateurs sont déployés dans la région afin de "soutenir l'opération Inherent Resolve, ainsi que toutes les autres qui se déroulent dans la région", il est fort à parier que la douzaine d'A-10 "Warthog" a été déployée au Koweït, sur la base aérienne d'Ahmed Al Jaber.

Cette base, qui est utilisée depuis des années par Washington pour ses opérations dans la région, se situe à environ 75km de la frontière du Sud de l'Irak et accueille des F-16A de l'Armée de l'Air Royale Danoise, des Tornado IDS de l'Aeronautica Militare, ainsi que des CF-188 Hornet de l'Aviation Royale Canadienne, qui participent tous à des missions contre l'Etat Islamique.

Au cours d'une de ces missions, et selon le colonel Patrick Ryder, porte-paroles de l'US Central Command, un pilote de chasse américain a occasionné des "dégâts catastrophiques au cours d'une mission de ravitaillement" ce qui l'a obligé à se dérouter en urgence sur une ancienne base aérienne irakienne, la base d’Al-Asad, qui a été attaquée plusieurs fois par des jihadistes de l'Etat Islamique et qui est située près de la ville d’al-Baghdad,

Après s'être posé en toute sécurité sur cette base aérienne désertée par les militaires irakiens, il a fallu monter une opération de sauvetage afin de récupérer le pilote de chasse et déployer des mécaniciens afin de réparer l'avion pour qu'il puisse reprendre l'air et quitter la zone, qui n'était pas totalement sûre.

Dans un premier temps, neuf militaires du 332nd Expeditionary Maintenance Squadron (EMS) ont été déployés sur la place afin de constater les dégâts, d'évaluer le temps nécessaire à cette réparation, et les pièces de rechange qu'il faudrait apporter. Quelques heures plus tard, le verdict tombe et c'est la mauvaise nouvelle. Il faudrait au moins un mois afin de réparer l'A-10 pour qu'il puisse reprendre ses missions.

Cependant, l'US Centcom et le chef de corps du 332nd EMS ne voulaient pas laisser sur place pendant un mois ces neuf militaires ainsi que l'appareil. C'est pourquoi, après une réunion entre les différents acteurs, les mécaniciens ont déclaré que si toutes les pièces nécessaires étaient acheminées sur place, les réparations les plus importantes pourraient être effectuées en quelques jours.

La décision est alors prise d'envoyer toutes les pièces de rechange et le système D, bien connu par nos militaires français, va, cette fois, être appliqué par les militaires américains. En effet, la base ne disposaient plus du matériel adéquate en état de marche, ce qui a poussé/obligé les aviateurs américains à utiliser leur propre force pour déplacer l'appareil sous un hangar (aucun véhicule utilisé pour cela était sur place), à récupérer des câbles électriques afin de remettre un route un lampadaire pour continuer le travail la nuit, etc...

Au final, les réparations nécessaires au retour en vol de l'A-10 Thunderbolt II ont pris cinq jours, et le colonel Michael Stohler, patron du 332nd EMS, a déclaré que "ce fût un bel effort et un travail d'équipe". Il a aussi indiqué que "le pilote a fait un travail remarquable pour poser l'avion instable en toute sécurité" et que "l'équipe de maintenance a fait un travail remarquable pour qu'il puisse reprendre l'air".

Ces A-10 Thunderbolt II, que les généraux de l'Etat-Major de l'US Air Force cherchent à se débarrasser pour faire des économies et les utiliser dans le programme F-35 Joint Strike Fighter, sont des appareils redoutables et terriblement efficaces pour ce genre de missions (close air support, appui aérien rapproché).

Tellement efficaces que lors d'un vol à basse altitude, des A-10 ont été verrouillés par des missiles sol-air MANPADS. En effet, alors qu'un aéronef effectuait une mission dans la région de Mossoul, en Irak, au moins un A-10 Thunderbolt II aurait esquivé le tir de quatre missiles sol-air 9K32 Strela-2, portant le nom de SA-7 "Grail" pour l'OTAN. Comme la plupart des missiles sol-air portables (MANPADS), le SA-7, de conception soviétique, se verrouille sur les réacteurs d'une cible, à l'aide d'un capteur infrarouge.

Par ailleurs, l'US Air Force a récemment indiqué qu'elle allait déployer douze A-10 Thunderbolt II supplémentaires dans le cadre de son opération "Inherent Resolve", au-dessus du territoire irakien et syrien. Les "Warthog" appartiennnent au 107th Fighter Squadron, eux-mêmes intégrés au sein de l'Air National Guard du Michigan.